Mélancolique...

Hermione qui s'était levée tôt ce matin là, ne se sentait pas très bien. Elle avait mal à la tête, et se sentait patraque... Peut-être des souvenirs qui ressurgissaient lors d'un moment brutal. Un moment où on ne s'y attends pas. Ces souvenirs qui nous ont pourris la vie et qu'on avait casé dans un petit coin de sa tête et de son cœur. Ces souvenirs qu'on essai d'oublier. Où on essai de se mentir pour les faire disparaître de nos pensées incessantes. En un jour, où on croit qu'ils sont virés définitivement de notre passé, ils ressurgissent. Ils nous pourrissent notre présent et envahissent notre esprit. Il s'incrustent dans notre passé et décident de notre futur. Hermione marchait au bord du lac. C'était une journée plutôt ensoleillée. Elle s'assit près de l'eau et regarda la lac. Il était beau. Plein de reflets. Il était beau et silencieux. Hermione se demandait ce qui pouvait s'y passer dans ses eaux sombres et troubles... Ce devait être un monde infini, ni net, ni précis. Un peu comme les pensées d'Hermione à ce moment. Ni nettes, ni précises. Elle doutait de tout. Les larmes lui montèrent aux yeux...

Le jour était à peine levé. Gabriel n'avait encore pratiquement pas dormi de la nuit et s'était résigné à sortir de son lit bien chaud pour braver la fraicheur matinale du parc. Il se décida pour une ballade au bord du lac. Il y a avait un calmar géant d'après les rumeurs. Mais le jeune Serdaigle s'en moquait bien. Il avait encore rêvé. Ce rêve qui le hantait depuis deux ans déjà et qu'il ne parvenait pas à chasser. Il voyait son regard. La culpabilité. Le regret. Non! Il devait oublier. Tourner la page. Ce n'était pas de sa faute. il n'avait rien fait. Il avait seulement dit...

Le jeune homme marchait donc. Il marchait et marchait encore. Il ne faisait pas si froid que ce qu'il imaginait. Il marcha. Traversa le parc, puis arriva au bord du lac. Il s'arrêta et regarda autour de lui quand ses yeux tombèrent sur une jeune Gryffondor -si il en jugeait par le rouge ressortant sur le noir de sa robe de sorcière. Elle avait de long cheveux châtains et devait être d'une année supérieure à Gabriel. Il s'approcha et remarqua les larmes qui coulaient sur le visage de la jeune Gryffondor tandis qu'elle scrutait l'eau trouble du lac.
Il ne préféra rien dire et resta là à la regarder. il 'navait jaamis su quoif aire dans ces moments-là.

Hermione, par peur peut-être, n'osait pas détourner son regard du lac. Elle entendit des bruits de pas juste derrière elle. Elle sécha ses larmes d'un revers de manche. Puis, elle se retourna vers cette personne. C'était un garçon. De Serdaigle apparemment, elle avait jeté un vif coup d'œil à son écusson. Il était plus jeune. D'un ou deux ans maximum. Il était assez grand avec des cheveux blonds et beaucoup de reflets à cause du soleil qui se levait tout juste. Ils se regardèrent un instant, puis Hermione baissa son regard. Il lui faisait terriblement penser à quelqu'un... Les larmes lui montèrent aux yeux... Tournant la tête vers le lac, elle s'essuya les yeux encore une fois. Puis, évitant son regard:

- Salut !

Gabriel avait bien vu que la jeune fille pleurait. Il regarda son visage lorsqu'elle se tourna pour lui dire bonjour. Il l'avait déjà vu en classe. Elle s'appelait Hermione. Oui, c'était cela, Hermione. Mais, elle ne devait pas savoir son nom à lui. Même les professeurs ne le savaient pas. Il faut dire qu'il y avait tellement d'élèves dans ce collège. Mais un de plus un de moins... Il n'était là que depuis le début de l'année, c'était compéhensible. Dans ces cas-là, on pardonne. Et puis, c'est des profs, on peut pas faire autrement.

Gabriel préféra ne pas demander à la jeune fille pourquoi elle pleurait. Ce n'était pas ses affaires après tout! Il s'asseya à côté d'elle. Commençons par les commodités.

- Salut... Je m'appelle Gabriel. Toi tu es Hermione n'est-ce pas?

Nul. Nul. Nul. Et archi nul. Une fille est en train de pleurer, et lui, il demande si son prénom est bien Hermione. Décidemment! Il se demandait comment les filles de son ancien collège pouvait lui courir après sans arrêt. il n'avait rien de spécial. Il était même pathétique.

- ...tu vas bien?

Non. Bien sûr que non ça ne va pas! Quel idiot. Il en était presque touchant à être empoté comme ça. Il ne savait pas quoi dire, pas quoi faire, pas où regarder.

Ce jeune garçon, *Gabriel* pensait Hermione, s'assit à côté d'elle. Il lui sourit. Hermione le regarda vraiment dans les yeux. Ses yeux bleus. Ils s'étaient déjà lancé un regard en classe...

- Oui, je m'appelle Hermione.

Elle lui sourit.

- Je sais que tu t'appelles Gabriel... J'oublie pas les noms comme ça..

Hermione était assez contente de voir qu'elle n'était plus seule. Un peu de compagnie lui faisait du bien. Ça la détendait et lui faisait penser à autres chose qu'à ses soucis.

- Oui, ça va mieux maintenant... Et toi, t'as pas trop l'air bien... T'es sûr que ça va ?

Hermione regarda Gabriel dans les yeux. Elle lui dit qu'elle connaissait son nom. Elle l'avait entendu. Et elle ne l'avait pas oublié. Elle répondit tout de même à la question idiote du jeune Serdaigle lui affirmant que ça allait mieux à présent. Peut-être la solitude avait été un autre facteur de sa tristesse. On aime être seul, souvent quand on est triste. Mais pourtant, la compagnie est aussi réconfortante. On peut parler. Dire ce qu'on ressent. Ne pas s'en faire. Ne pas se morfondre, ne pas de replier sur soit-même en pensant à des choses impensable autrement.

Elle lui demanda si lui aussi allait bien. Enfin, elle remarqua plutôt qu'il n'allait pas bien. Non, il n'allait aps bien. Vraiment pas bien maintenant qu'il y repensait. Il ne voulait plus voir ce regard plein de regret dans ces yeux bleus semblables aux siens. Il voulait trouver le sommeil. Pouvoir rêver de sa vie d'avant. Pouvoir s'échapper à cette cruelle réalité. Mais la vie en a fait autrement et elle était décidée à s'acharner sur lui. Elle avait décidé de ne pas le faire dormir. Et pendant ces heures éveillé, elle avait décidé de lui remémorer des souvenirs. De mauvais souvenirs.

- J'ai déjà été mieux... Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, ce doit être pour cela...

Ce n'était pas ça. La raison était plutôt pendant le moment où il ne dormait pas. Mais après tout, qui se souciait de savoir tout cela?

Hermione regarda Gabriel. Elle se demandait à quoi il pensait... Il lui répondit que c'était sûrement parce qu'il n'avait pas dormi la nuit dernière... Il la regarda, elle avait une vague impression comme quoi il voulait lui cacher quelque chose ou lui mentir..

- T'es vraiment sûr que c'est parce que tu n'as pas très bien dormis ?

Elle commençait à se sentir mieux. Elle lui souria attendant sa réponse.

Hermione avait bien vu que ce n'était pas parce qu'il n'avait pas dormi que ça n'allait pas. Mais y'avais un rapport...

- En fait, je commence à avoir l'habitude... Je ne dors pas beaucoup mais pendant les moments où je dors... Je fais des rêves bizarres... C'est pas très agréable, mais bon, c'est la vie.

Des rêves bizarres? Des cauchemards oui! Mais peut-être le mot allait être trop fort... Non, il était même trop faible. Mais...Pourquoi parler de ses problèmes? Elle aussi en avait. des tas de personnes en avait. Il n'était pas seul au monde. Et pourtant c'était vers lui que le sujet s'était tourné. Et pour une fois il n'avait rien contre l'idée d'en parler. Pourquoi? Aucune idée.

Hermione écouta attentivement Gabriel... Ça lui rappelait étrangement ces rêves -ou plutôt cauchemars- qu'elle faisait en ce moment. Ça se passait chaque nuit et cela faisait quelques mois que ça durait... Hermione en était malade ! Tellement malade, qu'elle avait même peur de s'endormir. Donc elle se morfondait dans sa fatigue mais sans pour autant dormir... Mais depuis quelques temps, elle avait "concocté" une potion qu'elle avait lu dans un livre pour ne plus faire de rêve, ni de cauchemars d'ailleurs !

- Ce sont quel genre de rêves ?

Quel genre de rêves? Etait-ce seulement des rêves? Non...Ici nous parlerons plutôt de souvenirs. Car ce qu'il voyait s'était réellement passé...Deux ans plus tôt. Deux ans plutôt. C'était la date de la mort de son père. Oui. Car c'était de cela qu'il rêvait. Lui seul éatit présent. Il était seul. Avec son père. Personne ne savait ce qu'il s'était passé. Sauf lui. Mais personne n'avait osé lui demander. Pourquoi? Il n'en savait rien. De toute façon, il n'aurait sans doute rien dit.

- Je rêve de mon...mon père.

Son père? Il ne l'avait jamais appelé comme ça auparavant. Avant il croyait que son père était un courageux aventurier qui faisait le tour du monde. Mais il était petit quand il croyait ça. Cela faisait des années et des années. Il n'avait jamais vu son père avant le jour de sa mort. Il n'avait eu que des lettres de lui. Que des mots pour l'imaginer. Que des mots pour le ressentir. C'était tout.

- Si je peux appeler ça mon père. De toute façon, ça n'a plus d'importance, puisqu'il est mort.

Gabriel lui dit qu'il rêvait de son père. Il lui dit aussi qu'il était mort. Hermione le regarda dans les yeux.

- Je suis désolée...

Elle regarda lentement le lac.

- Si tu veux en parler, je suis là. Mais ne t'en sens pas obligé...

Elle lui sourit, sans conviction.

Désolée. Elle était désolée. Il n'y avait vraiment pas de quoi être désolé. Elle devait penser que Gabriel était triste parce que son père était mort. Non... Il n'avait laissé...Il 'navait rien laissé. Une seconde chance? Non. Gabriel était trop rancunier. Les secondes chances, il ne connaissait pas.

- Oh tu sais, il n'y a pas de quoi être triste. Il ne le mérite pas de toute façon.

Elle ne le disait pas, mais elle voulait en savoir plus. elle avait dit "si tu veux en parler"... Mais cela veut aussi dire "vas-y continue, tu m'intéresses." Pas méchament, plus par curiosité. Mais après tout, que perdait Gabriel a en parler? Rien, c'était juste que...

- Ca fait deux ans qu'il est mort. Personne ne sait comment... Enfin personne, tout est relatif.

- Pourquoi tu dis qu'il ne le mérite pas ? Tout être à besoin d'amour, même si il est souvent absent...

Elle avait deviné à son regard, que son père n'était pas très présent.

- Et personne ne sait comment il est mort, ou celui qui sait ne veut pas le dire.. ?

Hermione savait, grâce à son ton et son air d'embarras, que Gabriel savait quelque chose...

- Mais... Je ne veux rien savoir de plus, rassures-toi !!

Elle lui fit un grand sourire.

Elle ne voualit rien savoir? Vraiment? si bien sûr. Elle ne voulait pas paraître trop curieuse. On ne pouvait pas parler de ça comme des cours ou d'autres sujets. C'était déjà moins joyeux. Mais bon, maintenant qu'ils y étaient, pourquoi arrêter?

- Bah de toute façon, maintenant qu'on y est... Personne était là quand il est mort, sauf moi... Et après, personne n'a osé me demandé ce qui s'était passé. En même temps, je crois que je leur aurait pas dit.

Il dit. Il dit pas. Il savait pas ce qu'il fallait faire. Dire la vérité? De toute façon, ce serai dur et long à expliquer. Ils avaient tout leur temps. Bon point. Mais bon, c'était assez délicat? Il dit rien finalement. Attendant qu'elle le lui demande elle-même. Il ne savait pas par quoi commencer.

Gabriel lui expliqua rapidemment qu'il était le seul à être là quand il était mort. Hermione brûlait d'envie de lui demander par simple curiosité et pour s'intéresser à ce garçon, mais elle n'osait pas. Pourtant c'était à deux doigts de sortir, elle l'avait sur le bout de le langue...

- Ah... C'était pas trop dûr pour toi ?

Elle n'avait pas osé ! Le pauvre... Cela devait être très dûr pour lui d'avoir vu son père mourir... !!

Gabriel attendit avant de répondre. Que dire? Soit il arrêtait là, soit il racontait tout. Il faut dire que les deux n'était pas simple. Il avait senti la curiosité d'Hermione, mais ce n'était pas excessif non plus. Il avait besoin de parler. Mais il la connaissait à peine...Il fallait le dire un jour ou un autre. Mais il ne l'avait meêm pas dit à sa mère...Elle était si triste. Mais quand il n'était pas là elle éatit triste aussi...Gabriel menait un drôle de combat intérieur, se demandant ce qu'il valait mieux faire. Il soupira puis commença à raconter cette journée.

C'était un samedi après midi pendant les grandes vacances. Pour la première fois, le père de Gabriel rentrait en Nouvelle-Zélande depuis la naissance de son fils. Gabriel avait depuis longtemps abandonné l'idée d'avoir un père. Il avait toujours vécut sans, avec seulement une lettre tous els mois prouvant son existence. pour lui son père n'était rien. rien que des mots écrits sur du papier. Rien qu'une signature. Rien qu'un bonjour. Rien qu'un "je t'aime" adressé à sa mère. Et pourtant il était bien là. Et il avait envie de parler à son fils. Alors ils allèrent dans le salon, tous les deux, seuls. Mais Gabriel n'était pas d'humeur à écouté ses histoires, ou ses remords. Non, il était d'humeur à être franc et direct.

Alors il lui dit tout ce qu'il avait sur le coeur. En s'ennervant d'abord. Mais les mots les plus durs, il les dit calmement. Comme si ils n'étaient qu'une délivrance, une sage conclusion après tant d'ennervement. Ces mots, il les dit dans la langue de son père. Cette langue qu'il connaissait si bien sans jamais l'avoir apprise.

- Tu n'es rien pour moi. Je n'ai pas de père. Goheno nin Ada... Tevenyel.

Son père lui a alors lancé un regard plein de culpabilité. Il savait qu'il aurait dû être là, avec son fils et que cette discussion n'aurai pour unique sujet ce qu'ils allaient faire pendant les vacances. Le voyage qu'ils allaient faire ensemble. Mais, ses yeux se fermèrent. Une unique larme coula le long de la joue de l'elfe ayant encore l'air si jeune. Il tomba à terre pour ne plus jamais se relever. Gabriel aussi pleura. Lui aussi tomba. Mais lui vivait encore. Il aurai aimé donner une seconde chance à son père. Apprendre à le connaître. Ne pas lui briser le coeur. Reconstruire une vie avec lui. Au lieu de sa, il avait brisé celle de sa mère. Il lui avait brisé son coeur déjà faible depuis de nombreuses années. Et pourtant. Il n'avait aucuns remords. Non, aucuns.

Hermione écouta attentivement le "récit" de Gabriel. Elle en avait les larmes aux yeux... Elle l'écoutait, comme si elle buvait ses paroles... Elle s'ettonait de la fluidité des paroles de Gabriel. Comme si il ne s'était rien passé, comme si c'était normal. Elle resta sans voix. Elle ne jugeait pas Gabriel, bien au contraire. Elle le respectait. Elle ne pensait pas non plus que c'était bien.. Mais elle le trouvait digne. Elle trouvait aussi qu'il avait eu beaucoup de courage à lui raconter cela... Il n'avait dit ça à personne d'autre !

- Je.. heu... Je ne sais pas trop quoi te dire, Gabriel...

Elle essaya de sourire.

Rien à dire. Rien. C'était normal. Lui aussi aurai dû ne rien dire. Mais en me^me temps, il en avait besoin. Il en aprlait comme si ce n'était rien et pourtant, il n'y avait pas plus éprouvant. Il sentait un vide quand son père n'était pas là. Mais quand il est mort, le vide s'est agrandi. Sans savoir pourquoi.

- Je n'aurai pas dû t'en parler je crois. Mais merci d'avoir écouté en tout cas.

Et il se leva. Il parti en direction de château laissant Hermione seule. Lui aussi avait besoin d'être seul. Mais deux personnes seules ensemble, ça ne marche pas. Il avait besoin d'une solitude extrème. Il ne se sentait pas bien ici. Vraiment pas. La nostalgie du pays, l'envie de retrouner dans ces grands espaces, pouvoir faire ce qu'il veut quand il veut. La liberté, tout simplement.

Poudlard pouvait être le paradis pour certain, mais pas pour d'autres. Gabriel ne s'y sentait plus bien. Il n'avait jamais vraiment aimé, malgré la splendeur des lieux.

Il devait la retrouver, cette liberté.